Les bains municipaux de Strasbourg retrouvent leur grandeur
A Strasbourg, trois ans de travaux ont été nécessaires pour restaurer les bains de la ville, vieux d'un siècle. L'objectif était de magnifier l'édifice tout en le remettant aux normes.
Les emblématiques bains municipaux de Strasbourg, site singulier représentatif de l'Art nouveau, ont bénéficié d'un grand plan de restauration. La mission a été confiée à l'agence Chatillon Architectes, également à la tête de la transformation du musée Carnavalet à Paris.
Construits entre 1905 et 1908 par l'architecte allemand Fritz Beblo, alors que la ville était allemande, les bains municipaux sont une signature du paysage de Strasbourg. Ils ont été classés aux Monuments historiques en 2017. Le bâtiment avait grand besoin d'une réhabilitation, ainsi que de la création de nouveaux espaces.
Un projet grandiose à découvrir en images.
Un patrimoine "à conserver"
Lorsqu'il ouvre en 1908, l'édifice est considéré comme étant révolutionnaire pour l'époque. A l'intérieur, on pouvait y trouver des piscines intérieures, des douches publiques, un sauna, un solarium et même... un espace de toilettage pour chiens. L'architecte Fritz Beblo avait voulu insuffler un style antique et néo-régional au béton technique utilisé pour la construction.
"C'est un bâtiment qui ne laisse pas indifférent. Quand on le visite, il y a un rapport poétique très clair à l'espace, à la lumière", analyse François Chatillon, fondateur de l'agence du même nom, dans un communiqué. "Il a beaucoup de charme." Il décrit le mélange des styles utilisés pour ce bâtiment comme un "équilibre fragile" qu'il "faut conserver".
Plus responsable et durable
Les bains doivent également répondre aux enjeux de demain. Le bâtiment, plus moderne et durable, a été mieux isolé et est "plus performant énergétiquement" qu'auparavant. La quantité globale d'eau consommée a été réduite de 80%, passant de 850 à 150 litres par baigneur, en rénovant le système de traitement, de renouvellement et de chauffage de l'eau. L'isolation thermique des espaces engendre une baisse de 41% de la consommation énergétique. Un survitrage a été installé à l'intérieur des vitraux.
Un espace végétalisé à la place du parking
La thermie des bassins est régulée par de nouvelles installations de soufflage, qui se situent dans les combles. "Les poteaux des halles de bassin ont ainsi été épaissis afin de faire passer les flux permettant d'alimenter blocs de secours et haut-parleurs", détaille l'agence d'architecture. La hauteur de plafond où se trouvait l'ancienne chaufferie a été utilisée pour diviser l'espace sur deux niveaux, permettant ainsi la mise en place d'une salle de sport et d'un atelier culinaire en-dessous.